Rin's world

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D'un simple regard ( -16 ans )

Voici une nouvelle que j'ai écrit suite à un rêve très perché que j'ai fait. Elle s'en inspire seulement, et s'en éloigne beaucoup vu son absurdité originelle.
Je tiens à dire, l'ayant moi même écrite et en ayant quelque peu ressenti un dégoût, que c'est histoire est glauque, et pas lisible par tous... Tout du moins je vous souhaite une bonne lecture !
 


D'un simple regard ( -16 ans )

Elle avait passé une journée difficile où les patients affluaient de tous les cotés. Elle était la seule médecin dans cet hôpital et se faisait ainsi très remarquer à croire qu'on lui donnait volontairement les plus délicates et ingrates situations. C'était enfin sa pause déjeuner . Elle pouvait enfin se reposer. Elle n'avait pas l'humeur de parler ce jour là, elle s'assit donc seule. Rien de très appétissant au menu aujourd'hui, purée de pomme de terre à l'eau et deux saucisses , et en dessert un yaourt nature. C'est dans sa profonde monotonie, et fatigue qu'elle croisa brièvement le regard de cet homme, qui apparemment la dévisageait depuis un bon bout de temps. Lui mangeait avec d'autres collègues mais ne semblait pas tant participer à la conversation. Peut-être était-ce la fatigue mais elle sentait qu'ils étaient entrés comme dans une même bulle, d'autres dirons que le temps s'était arrêté. Ce premier contact a profondément chambouler l'homme, qui faisait tout pour ne plus la regarder. Les rôles s'étaient inversés, c'est elle qui le dévorait... C'était un très bel homme. Marqué au visage certes mais cela prouvait probablement son vécu son expérience, sa sagesse. Les cheveux "couleur de jais" comme ils disent, les yeux d'un bleus vifs et des lèvres si parfaitement fines... Ses collègues s'étaient levés et partirent. C'était le moment pour elle de faire le premier pas.
Elle lui sourit, se leva, pris son plateau, et le rejoignit.
- Puis-je ? dit-elle
- Bien sûr lui répondit-il, en lui faisant un sourire poli et bref.
Il était claire qu'une attirance quasi sexuelle était née en ce simple regard. Le voir prendre ne serait-ce qu'une infime bouchée, lui donnait envie d'être prise sous ses baisers.
- Vous ne cessiez de me regarder alors je suis venue.
Elle prenait soin de parler d'une voix suave et douce, toujours accompagnée d'un regard pénétrant, et d'un sourire poignant.
- Vraiment ? Je ne m'en suis pas rendu compte.
- Il n'y a pas de mal. C'était une bonne occasion de nous rencontrer. Cela fait longtemps que vous êtes dans cet hôpital ?
- Il y a quelque semaines que je suis arrivée ici... oui, j'imagine que c'est plutôt récent. Vous êtes médecin ?
- Oui depuis pas mal de temps et probablement et hélas... pour pas mal d'années, même si on semble pas vouloir tant de moi ici.
Il ne dit mot, mais il avait une faiblesse qui était de replonger dans ses yeux et qui toujours le chamboulait.
- Vous n'aimez pas que je vous regarde ? dit-elle
- Non. Disons que vous ressemblez fortement à quelqu'un ...
- Etait-elle belle ?
Il sourit timidement, probablement embarrassé par cette question.
- J'imagine que oui.
- Voudriez-vous vérifier ?
De nouveau, il fut surpris par un tel rentre dedans, et laissa échapper un rire furtif .
- Je vous parait peut-être trop franche. Mais vous connaissez bien le milieu ici... et autour de cela, il n'y a aucun tabou... Comment était cette femme ? Enfin... était-ce au moins une femme ?
- Oui bien sûr. Un vrai femme.
- Me voilà rassurée.
Il se mit à la regarder, de son doigt il dessina les courbes de son visage, sans la toucher, juste en l'effleurant. Les sourcils , les yeux, le nez et les lèvres.
- Vous lui ressemblez mais il faudrait faire seulement quelque retouches...
- Et si j'étais prête à le faire ? N'êtes vous pas chirurgien ?
- Mais pourquoi feriez vous cela ?
- Changer de visage est là une chose que beaucoup de personne aimerait. Il n'y a rien d'anormal à cela. Je changer d'identité, de peau, de passé de vie ... Il y a longtemps que je suis ici, j'ai comme une envie de partir, ou cette sensation qu'on veuille mon départ. Et puis quand vous me regardez, j'ai cette impression que je vous intéresse, que je pourrais exister pour quelqu'un, et même quand vous me parlez de cette "personne" je sens une force dans votre regard, qui m'attire. J'aime être dévisagée de vous, j'aimerai pousser le vice plus loin, être dévorée de vous...
- Etes vous sûr de vouloir faire ça ?
- N'ai-je pas été suffisamment convaincante ? Vous allez finir par me vexer. Dit-elle légèrement embarrassée. Il était clair qu'elle mourrait de plaisir pour lui. Quelle ne désirait que ses mains, ses doigts, et ses lèvres, croisant ses jambes elle sentait de plus en plus le désir monter en elle.
- Alors ..? demanda - t - elle.
- Que diriez vous de ce soir à ... Dans cette salle ...
- Très bien. A ce soir.
Elle se leva alors et parti.

Elle se rendit comme prévu, au soir dans le bloc indiqué, les lumières éteintes, le couloir seulement éclairé par une douce lumière provenant de la lune. Il n'y avait plus d'interventions dans cette partie de l'hôpital, l'aile restait régulièrement entretenue mais non utilisée. Ils allaient être tranquilles. Il était déjà dans le bloc et l'attendait dos à elle assis, patiemment sur le siège d'opération. Elle mit une blouse et par réflexe se lava les mains. Elle entra.
Ils n'échangèrent aucun mot, seuls les regards se croisèrent. Elle s'allongea et s'endormit quelques minutes plus tard , après avoir contemplé ce dernier visage et ses sublimes yeux bleus.
Au réveil, aucune douleur. . Il avait fait beaucoup de retouche. Le total des opérations étaient lourdes. Il aurait fallu attendre avant de découvrir son nouveau visage mais c'était loin d'être envisageable.
Elle n'avait rien vu, mais c'était du bon boulot. Ce jeune chirurgien était inévitablement bon.
Elle avait les sourcils très relevés, le nez plus fin, la bouche plus pulpeuse, le menton plus pointu.
Elle se leva se regarda dans le miroir, puis elle mis ses bras autour de son cou.
- Alors suis-je belle ?
Dans cette étreinte, elle senti brusquement une pointe enfoncée violemment dans sa poitrine. Poignardée. L'anesthésiant partait comme au fil du sang. La douleur vînt à la réveiller pleinement. Elle le regarda, titubait à reculons, puis s’affala contre le mur. Il s'approcha, les yeux bleus étincelants, et d'un coup vif et soigné, lui trancha la gorge. Sous un nouveau visage alors, elle avait succombé...


11/02/2013
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